Tous les ans c'est la guerre, le drame, la saison des battle qui démarre. La tubéreuse Castafiore deluxe siliconée versus la cocotte cosmétique chic, le macho poil frais peigné contre le métroriental gominé : L'Olfactorama commence. Depuis deux ans j'ai la chance de faire partie des impitoyables jurés qui ont en charge d'élire le haut du panier de la création parfumée et j'ai reçu mon kit à tester : 30 échantillons s'étalent fièrement sur mon bureau.
Cette fois les organisateurs ont poussé la perversité jusqu'à nous proposer des tests en aveugle. Les vaches. Une fois de plus ils ont déniché la crème du meilleur des dix milles sorties annuelles (et je les plains sincèrement d'avoir à sentir toutes ces horreurs pour sélectionner le bon grain qui nous fera pâmer).
Bien sûr on refait quelques connaissances : la bestiole du joaillier, le chichon de la diva, le fer à repasser, les chaps orange... En bon vieux schnok parfumé j'en entends qui se disent ( mais pas moi bien sûr) "Oh mon dieu, si ça se trouve je vais voter pour un Cerruti. " L'angoisse.
Cette année encore une abominable kraken s'est glissé dans la sélection, exprès pour friser mon nez délicat, un mystérieux total look Adidas fluo qui réussi l'exploit de réunir tout ce que je crois détester dans un parfum. Et puis une découverte pour compenser, un coup de cœur qui porte le nom de code U3. Je brûle de découvrir sa véritable identité.
Il y a des choses que je n'aime pas vraiment, mais dont je ne peux nier la maestria. Il y a des évidences, des adorations. Beaucoup de doutes, il faut choisir, éliminer. On soupire, on râle, on lève le sourcil, le poing parfois, on pousse des hmmm de plaisir, on tergiverse, on chipote, on débat passionnément pour au final élire la beauté, le cru annuel, la virtuosité, l’enthousiasme et la renaissance d'une gloire déchue.
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